Tu sais, j'ai connu le mal d'enfant.
Je sais ce que ça fait de vouloir un bébé et que mère nature se fasse prier. Ca fait mal. C'est très vite obsessionnel. Ca peut bouffer la vie et engloutir tous ses bonheurs. J'ai eu la chance que ça ne dure pas si longtemps que ça, et que la vie soit généreuse finalement. J'en garde une certaine pudeur par rapport à la difficulté que c'est, de porter la vie. Je n'aime pas trop faire pleurer dans les chaumières niveau nausées, douleurs, et autres "petits" maux que pourtant, je rencontre plutôt en force.
Parce que je l'ai voulu ce bébé, sachant ce que ça implique, même si on oublie. C'est mon choix. Je suis souvent agacée par les gens qui ne font que se plaindre de ce qu'entraînent les décisions que personne ne les a forcés à prendre.
Cependant il faut bien l'avouer: j'en bave.Je ne laisserais ma place pour rien au monde, mais j'en bave.Dès 3/4, semaines de grossesse, la fatigue s'est installée. Puis vers 6, les nausées sont arrivées pour ne me lâcher que 7 ou 8 semaines plus tard. Je ne me suis alors nourrie que de caprice des Dieux et de pain, va savoir pourquoi seul ce fromage assez gras et insipide passait bien.
Ma tension a également chuté très tôt, à moins de 8 parfois. Le combo avec les nausées m'a transformée en épave incapable de se lever de son canapé.
L'homme étant alors en plein passage d'agrégation, je me retrouvais souvent seule avec les diablotins et soyons claire: je n'ai pas assuré, les laissant le plus possible devant pléthore de Disney, et chargeant ma grande du soin de baigner et nourrir son petit frère pendant que je décédais dans mon lit.
Pas de répit, pendant des semaines.
Puis les nausées se sont estompées, la tension n'est pas remontée mais ça allait bien mieux. Il a commencé à faire très chaud et à plus de 4 mois, c'est dur, la grosse chaleur.
Je me suis traînée, les pieds dans une bassine d'eau froide, avec un gant mouillé sur le front, devant mon ventilateur et allongée sur le carrelage...
Et là, paf, j'ai commencé à avoir des contractions trop régulières pour être honnêtes. Déjà, c'est pénible, ça fait mal. Et puis, c'est inquiétant. Visite chez le gyneco et verdict: repos. Hem, c'est pas comme si je m'agitais, pourtant....
Je te passe les douleurs ligamentaires, digestives, lombaires de cette période et j'en arrive à aujourd'hui: à 31 semaines de grossesse, soit 33 SA, mon ventre est lourd et me pèse. J'ai très mal au dos malgré les séances de kiné et le yoga prénatal. Je marche comme un canard, et à 2 à l'heure.
Mon estomac comprimé me fait mal après chaque repas, j'ai des points de côté partout. Mes côtes flottantes s'écartent et pétard, ça fait mal!
Quand bébé est en bas, il s'amuse à me ficher des coups de pieds au c...et ailleurs de l'intérieur, sensation inimaginable...Je fais dont les pieds au mur pour le faire remonter. C'est charmant.
N'oublions pas les migraines, liées à une quantité de sang supérieure pendant la grossesse et qu'il faut bien mettre quelque part, l'essoufflement dès que je suis debout et les gencives sensibles et gonflées (toujours ce truc avec le sang...).
Ce à quoi (pour le moment, croisons les doigts!) je coupe et que d'autres vivent (les pauvres...): les gonflements des membres, les infections urinaires, le masque de grossesse, la prise de poids trop importante. Mais attends, c'est pas fini!
Bref c'est que du bonheur mais faut quand même en baver un peu...Etre enceinte n'est pas une maladie, disent certains. C'est vrai. Aucune maladie ne m'a mise dans cet état, et aussi longtemps!
Et toi, des grossesses pleines de petits maux, ou épanouies?