Aujourd'hui je vais te parler d'une situation que nous avons vécue, mes deux derniers et moi, autour de ce qui aurait pu dégénérer en crise générale.
Le lieu, à fort potentiel hystérique: la voiture. Mes deux diablotins, 7 ans et presque 3, tous deux chacun sur son siège à l'arrière (recommandé par Sécurange évidemment).
L'objet du délit: un bâton lumineux, acheté la veille au cirque.
Pourquoi n'avaient ils qu'un seul bâton pour deux? Parce que, pressée par le départ, j'ai pris ce que j'ai trouvé en passant au salon pour les occuper et je n'ai pas trouvé le second bâton. Car oui, au cirque ils en avaient eu un chacun.
Pour ma défense: il y a une bonne dizaine de jouets et livres permanents dans la voiture. J'ai cru pouvoir compter dessus. Ahah, l'erreur de débutante que je ne suis pourtant pas!
Evidemment, l'un jouait avec le fameux bâton de lumière, l'autre le voulait, le premier ne voulait pas le prêter, et la tension montait. Je ne pouvais pas intervenir directement puisque je conduisais.
Maintenant, je sais que le fait de prêter n'est pas naturel, ni simple, chez la plupart des enfants. C'est un processus qui s'apprend.
Je sais aussi que patienter pour avoir un jouet est également compliqué pour beaucoup d'enfants, et peut également s'apprendre. Grâce à RIE, l'éducation respectueuse qu'on pratique depuis des années, j'ai dans ce genre de situation un process clair et net. Il me permet d'enseigner à prêter, à patienter, et ...à rester calme pour ma part!
En effet, lorsque je rencontre des situations conflictuelles avec mes enfants, savoir en avance comment je vais y faire face me permet de rester zen et souvent de régler le problème en douceur. C'est pour ça qu'avec RIE nous avons mis en place les règles et les conséquences.
Comment gérer une telle situation en restant calme et en apprenant à nos enfants à préter et à patienter?
D'abord il faut éviter de prendre l'objet. Ensuite il faut reconnaître que prêter n'est ni un dû ni une obligation. Est ce que nous, adultes, prêtons nos biens dès qu'on nous le demande, sans rechigner et avec le sourire? Bien sûr que non. Teste pour voir: va sonner chez ton voisin et demande lui de te préter sa bagnole. Tu vois ce dont je parle?
L'éducation RIE m'a enseigné le fait de ne pas traiter les enfants différemment des adultes, tout en reconnaissant leurs besoins spécifiques.
Concrètement, rien de bien compliqué.
Polochon joue avec le bâton lumineux. Cromignon le lui demande. Polochon refuse. Le ton monte.
Moi:" Polochon, Cromignon voudrait jouer aussi avec le bâton lumineux. Est ce que tu as fini de jouer avec?"
Polochon: "naaaan!!"
Moi:" ah, d'accord. Cromignon, Polochon n'a pas fini de jouer. Quand il aura fini, tu pourras jouer avec".
Cromignon: "mais je le veux tout de suite moi!"
Moi"Polochon, tu as fini de jouer? Tu peux le prêter à ton frère?"
Polochon: "naaaan".
Moi: "Cromignon, Polochon n'a pas fini. Je sais que ce n'est pas facile d'attendre, tu peux prendre le livre sur les dinosaures pour patienter".
Cromignon: "non, je veux le bâton lumineux"
Moi"Polochon, tu as fini de jouer? Tu peux le prêter à ton frère? Quand il aura fini de jouer il te le redonnera"
etc...
Crois moi ou pas, c'est efficace. Dans cette histoire, tout s'est bien fini: après avoir tourné 3/4 fois en questionnant l'un et l'autre, Polochon a prêté le bâton et ensuite ils se le sont échangé sans aucun souci, entre eux, sans faire appel à moi, pendant tout le trajet.
Un vrai bonheur d'avoir réglé ça aussi tranquillement sans que personne ne s'ennerve.
Evidemment, il y a des fois où ça ne marche pas aussi bien, ou l'un finit par perdre patience, et dans ce cas aussi j'ai un modus operandi qui me permet de rester zen.
Si Polochon par exemple n'en peut plus d'attendre le ballon avec lequel Cromignon est occupé et fond en larmes, je le console en lui faisant un gros câlin. Et je dis à Cromignon "Cromignon, ton frère est fatigué d'attendre, il est triste car lui aussi voudrait jouer avec le ballon. Est ce que tu peux lui prêter maintenant? "
S'il dit oui: je veille bien à prévenir Polochon: " Quand tu auras fini de jouer avec le ballon, tu pourras le rendre à ton frère".
S'il dit non: "Cromignon, ton frère est triste, on va chercher une solution. Pourrais tu jouer au ballon avec lui, comme ça vous seriez contents tous les deux?" Ou toute autre idée de solution. Je peux aussi lui demander de réfléchir à une solution, et aussi proposer un autre jouet à Polochon pour patienter.
Tu noteras qu'en aucun cas je ne force à prêter, d'après RIE l'enfant n'apprend pas le partage ainsi, juste à céder sous la contrainte. Et ce n'est pas ce qu'on cherche, pas vrai?
En tous cas cette approche me permet de rester calme face à ce type de situation, et je pense vraiment que c'est très bon en terme d'apprentissage.
N'hésite pas à essayer et à venir me donner tes impressions!
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