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19 juin 2019 3 19 /06 /juin /2019 07:08
On est responsables de nos émotions.

Drôle de titre, je trouve, non?

Ce billet, j'ai envie de l'écrire à la fois pour moi, pour poser ce que j'ai appris sur la question des émotions et des responsabilités; et aussi pour qui sait, partager un peu tout ça.

 

J'ai commencé à m'intéresser au développement personnel, sans pour autant y plonger tête baissée (mais ça c'est une autre histoire dont je te parlerais peut-être une autre fois), il y a quelques année quand j'ai découvert RIE.

 

En apprenant comment fonctionnent les émotions des enfants, j'ai aussi appris beaucoup sur les adultes. Donc, sur moi. Enfin si on considère que je suis adulte, huhu. Ce qui est un autre débat.

 

Bon, d'abord, un petit rappel succinct: les émotions, qu'est ce que c'est?

 

Les émotions sont des signaux qui indiquent qu'un besoin est satisfait ou non. Il y a 6 émotions dites primaires: la peur, le dégoût, la joie, la surprise, la colère, la tristesse. Nous les partageons avec les autres mammifères d'ailleurs. Ce qui me conforte encore plus dans l'idée de ne pas les manger, (mais c'est encore un autre débat).

Crois le ou non, les émotions, c'est vie: au premier degré aussi. Elles nous ont permi de rester vivants: sans peur du danger, nous serions tous victimes de vilains accidents par exemple.

 

Bon c'est en gros et vite fait, hein. Je ne suis pas neurologue.

 

Après avoir longtemps tenté de les camoufler, de les dompter, voire de les éliminer, les humains de notre société commencent à comprendre que les accepter est une meilleure idée. Ce qui n'est, pour une fois, pas con à mon avis, pour une idée humaine.

 

Si elles sont difficiles à étudier, à cerner, c'est en grande partie parce qu'elles sont subjectives. Et on en vient à mon propos. Elles sont subjectives. Propres à chacun.

Leur apparition, la force de leur manifestation, ce qu'on en fait: subjectif, propre à chacun.

 

Déjà, comprendre que nos réactions à nos émotions nous appartiennent est un sacré pas en avant. Je m'explique.

 

Si tu as peur, ou si tu es triste, ou si tu es en colère, et même si quelqu'un ou quelque chose a déclenché cette émotion volontairement, ce que tu fais sous son emprise est de ta responsabilité. En aucun cas la tierce personne n'est responsable de ton comportement, de ce que tu vas faire avec cette émotion. Ton cerveau, ton corps, ton acte.

 

Les exemples sont nombreux et quotidiens: répondre à la violence par la violence est un choix. Frapper une personne qui t'a insulté n'est pas une obligation. Humilier quelqu'un qui t'a fait peur est évitable. Frapper ton conjoint parce que tu es en colère parce qu'il a joué sa paye au loto (et a perdu!) n'est pas pour autant excusable.

Etc.

Tu saisis?

Les femmes battues sont les victimes quotidennes (et celles qui sont tuées, une tous les deux jours) du fait que leur conjoint leur rejette la responsabilité de leur colère.

 

Et pourtant: les émotions sont subjectives donc. Si nous éprouvons tous de la colère, nous n'en n'éprouvons pas forcément autant face au même évenement. Et nous n'allons pas tous réagir de la même façon. Accepter d'être responsable de ses actes, même sous le coup d'une émotion qu'on estimera être provoquée par un tiers, c'est déjà énorme et loin d'être acquis pour beaucoup.

 

Allons plus loin: le fait que tu ressentes cette émotion t'appartient, quel qu'en soit le déclencheur. Sisi.

Un même événement ne provoquera pas non plus la même émotion avec la même intensité chez chacun. Le fait de resentir de la joie, de la tristesse, face à une expérience, est personnel et subjectif.

Subjectif on a dit, donc de sa propre responsabilité.

 

Ainsi, on ne devrait pas rendre responsable un tiers (et encore moins son enfant) de nous avoir mis en colère, la colère est l'émotion que nous ressentons, pas qu'on nous a envoyée. "Tu m'as mis en colère!" "Je t'ai frappé/puni/insulté...parce que tu m'as mis en colère!", c'est bullshit. La colère est à toi et nul ne te l'a implantée. Ton cerveau l'a produite. Ainsi certains seront plus colériques, donc susceptibles de ressentir de la colère, que d'autres.

"Tu me culpabilise!" "Tu me fais pleurer!" ...qu'est ce qu'on le dit, qu'est ce qu'on l'entend...

 

Evidemment certains stimulis déclenchent des émotions fortes de façon universelle, mais on est tout de même celui qui la crée. Elle ne vient pas d'ailleurs que de notre cerveau. Si les mêmes ressorts provoquent chez tous la même émotion, comme le savent bien publicitaires, journalistes et autres pros du marketing, ils n'ont pas à prendre le contrôle de nos cerveaux et encore moins de nos actes.

 

Il est si facile ee rendre les autres responsables de nos mal-êtres et de nos mauvaises actions, mais on peut aussi décider de ne laisser à personne la possibilité de nous manipuler. Mettre sur le dos des autres ce qu'on refuse d'assumer, ça peut nous faire sentir mieux ponctuellement mais est-ce vraiment une solution pour avancer, être plus heureux? Je ne pense pas.

Bien sûr on ne va pas devenir un pro du self control, mais réfléchir à la question n'est-ce pas une bonne idée?

Se dédouanner, est-ce bon pour nous? Refuser ses responsabilités, est-ce-que ça va améliorer notre situation? Rejetter nos émotions et notre comportement sur un tiers, est-ce-que ça nous permet d'avoir des relations saines et appaisées?

En prenant un peu de recul, on peut réussir trouver des solutions pour mieux gérer ce qu'on ressent et ce qu'on en fait.

 

Je ne cherche pas à me transformer en maître zen, mais à m'améliorer. Même si nos comportement sont loin d'être toujours parfait, surtout en période de surmenage, de fatigue, face à nos enfants également fatigués ou à des adultes désagréables voire carrément hostiles, quand nos besoins ne sont pas satisfaits, on peut essayer de prendre du recul,  de ne pas aller trop loin et surtout ensuite d'apporter réparation à ce que nous avons pu faire. Ainsi on accepte la responsabilité de nos actes.

 

On peut essayer de pratiquer la CNV et particulièrement le "message-je" surtout en état de colère, de surprise, de tristesse: au lieu d'accuser l'autre "tu me mets en colère", tentons de commencer nos phrases par "je": "Je me sens en colère, je n'aime pas que...".

 

Après-coup,  sans se culpabiliser, on peut réfléchir à ce qui s'est passé et à comment on aurait pu mieux réagir, prendre plus de recul pour ne pas se sentir aussi submergés, aussi mal.

Pas facile du tout, mais c'est une petite gymnastique qui finit par devenir de plus en plus naturelle, et j'en connais qui sont quasiment au top de la discipline!

 

Alors, on essaye?

 

 

 

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commentaires

M
Il faudra que j'y pense au "message-je". Merci !
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P
ca devient vite une habitude je trouve,
K
J'ai assisté dernièrement à une conférence donnée par un moine bouddhiste sur la gestion des émotions. C'était passionnant !
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P
ah oui ça devait être super!
L
Je suis parfaitement d'accord avec toi ... à une nuance prés ! Je pense que pour la plupart d'entre nous, s'inscrire dans cette démarche est plus ou moins aisé. Mais pour des personnes ayant subi des blessures profondes (liées à l'enfance notamment), c'est un peu plus compliqué. Par ailleurs, autant cette approche est responsabilisante pour celui qui accueille ses sentiments, autant il ne faudrait pas qu'elle déresponsabilise celui qui en est à l'origine ... cela ne s'applique évidement pas dans des relations adultes-enfants puisque l'enfant justement n'a pas encore la faculté de gérer et comprendre ses sentiments. La manipulation et autres travers des relations humaines dont tu parles peut engendrer des émotions fortes et nos émotions guident souvent nos actions (pour le mieux comme pour le pire), ces notions sont heureusement d'ailleurs élémentaires dans l'application du droit. Et si les émotions sont essentiellement une construction de notre cerveau, la notion de capacité est primordiale (pas que intellectuelle et dans un état de fonctionnement optimal d'ailleurs). Pour reprendre ton exemple, si je mets un coup de pelle à mon conjoint (je ne parle pas de la rouler car je ne pense pas que ça le dérangerait dans ce cas de figure lol) parce celui-ci a joué tout notre argent au casino du coin, je suis responsable de mon acte et de l'émotion qui m'a guidée vers un tel geste ; mais peut-être qu'on ne m'a jamais appris à faire autrement et j'ai vu ce geste se répéter jusqu'à se banaliser et s'ancrer. Pour que je brise ce cercle vicieux, il faut par ex que je lâche ce qui est toxique pour moi et comme toute seule ce n'est pas facile et parce que je suis un être sociable, je vais m'entourer de personnes bienveillantes, qui transmettent des émotions positives ... c'est donc bien un pouvoir (bien que positif et même sans intention directe) et donc une responsabilité ? Plus simplement, si le matin en me levant je me sens d'humeur massacrante, je ne vais pas me dire "oh tant pis, si je contamine les autres c'est comme ça, je ne suis pas responsable de leur émotions", mais je vais plutôt m'enfermer 5mn, dire mon besoin de calme, faire un exercice de respiration ou de yoga ou que sais-je encore ... boire un coup (non pardon, l'alcool n'est pas une solution lol). Enfin tout ça pour dire, pour moi ce qu'on apprend sur les émotions doit servir de moteur autant pour celui qui la ressent que pour celui qui l'engendre car il doit être conscient de son impact et de la puissance du subjectif. Et comme ce n'est pas aussi simple et qu'il ne suffit pas de le dire, que les conflits font partie de la vie, il y a les outils pour bosser tout ça au mieux (la CNV par ex que tu évoques mais d'autres). Bonne journée et merci pour cet article.
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  • : Ancienne parisienne partie au bout de la France, je raconte mon petit bout de chemin. A la maison, nous sommes 5, Polochon, le Cromignon, la Pouillette, l'homme et moi. Ca en fait des histoires! Adepte du portage, des couches lavable, de l'éducation non-punitive, du no-poo, des cosmétiques clean, maman allaitante mais pas militante, randonneuse dans l'âme et dans les pieds, et plein d'autres trucs encore...
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