Tu peux lire la première partie ici.
Je suis méthodique.
Je fais une chose après l'autre.
Donc j'ai respiré et j'ai agi dans l'ordre: appeler la mater. Ils m'ont dit de venir dans l'heure qui suivait, grosso modo, sans paniquer.
Pas moyen d'aller accoucher avec un masque capillaire et les cheveux gluants.
Je suis donc allée me doucher et me laver les cheveux. Le tout sans paniquer, c'est fou, non? Aujourd'hui encore je m'épate moi-même. Nan sans rire, je m'épate sur ce coup-là!
Dans la douche j'ai commencé à avoir des contractions, expérience intéressante, car je n'avais pas la moindre idée de ce que ça pouvait bien être.
Pendant ce temps la poche des eaux continuait à se vider pépère.
Vu que j'étais un peu poilue, j'ai décidé de me passer un petit coup de rasoir, histoire d'exhiber en l'air des jambes impec, tant qu'à faire.
En sortant de la douche, j'ai mis 25 always, trempées dans la minute...et j'ai continué à inonder mon appart.
Je me suis habillée et j'ai mis du mascara.
Ben oui, si tu me connais un peu, tu sais que je ne sors pas de chez moi sans mascara, même pour aller accoucher.
Évidemment, j'ai mis du waterproof: je me doutais bien qu'il y avait des chances pour que je pleure, en ce dimanche pas comme les autres.
Je suis organisée, hein!
J'ai pris ma valise, et puis j'ai sauté dans la voiture.
Je crois que le père de la Pouillette était plus paniqué que moi.
J'ai trempé le siège de la panda.
Il y avait des bouchons sur le périph, mais rien d'extraordinaire, et je suis arrivée une heure et demi après la rupture de la poche des eaux, toujours pas paniquée, toujours sans vraiment souffrir. Toujours sans comprendre.
J'avais beau me dire que selon toute vraisemblance, dans quelques heures un bébé serait dans mes bras, cette idée me semblait totalement incongrue.
J'ai trempé le couloir de la clinique (il y en a de la flotte là-dedans!).
Examen de la sage-femme: "mais vous êtes dilatée à 8!".
Ah bon, j'ai rien senti!
Passage en salle de travail, et début de l'attente. La sage-femme est venue me demander si je voulais la péri. N'ayant pas vraiment mal, j'ai refusé.
Et puis j'ai attendu. Les contractions sont devenues un peu plus fortes, puis de plus en plus fortes. J'ai été, comme toujours, une bonne élève: j'ai fait du ballon, j'ai marché...la SF me disait qu'il fallait faire descendre le bébé, qu'il était encore haut.
Puis j'ai commencé à souffrir. Je me suis allongée. Le col était totalement dilaté depuis un bon moment, mais le bébé ne descendais pas.
J'avais de plus en plus mal, les contractions étaient si violentes qu'elles moulaient la forme de la Pouillete en moi. C'était assez effrayant de la voir comme ça, un peu comme un alien, dans mon ventre.
J'ai demandé la péridurale. J'ai eu la chance que l'anesthésiste arrive très vite.
Et, alors qu'avant j'appréhendais cette aiguille si longue plongée dans ma colonne vertébrale, je crois bien que j'ai pas réfléchi une seconde à ça en tentant de garder l'immobilité tandis qu'il me l'enfonçait dans le dos.
C'était le soir de l'arbre de Noël de la clinique. Je connaissais bien une des auxiliaire de puériculture, puisque c'est la mère de V.
Elle était donc là, avec son fils, et venait de temps à autres voir comment j'allais. Elle me connaît depuis que j'ai 6 ans. Et j'ai compris que ça allait mal quand, au vu du monitoring, elle n'a pas répondu à ma question "est-ce que tout va bien?", et a pâli.
La suite...demain!