Je t'ai raconté à quel point les jours avec Cromignon peuvent être durs parfois.
Les colères s'enchaînent, les crises s'éternisent. Les repas deviennent des champs de bataille. Aller prendre le bain est un calvaire. Pour un peu, avec l'homme, on se battrait pour savoir qui sort le chien pour s'évader 5 minutes.
Le souci c'est justement les repas, surtout.
Quand Cromignon crise à table, c'est dur.
J'essaye de manger un peu avant lui, ou après, mais c'est compliqué. Au final je grignotte à droite à gauche, sur le pouce. Je ne sais pas à quand remonte le dernier repas serein que j'ai pris chez moi.
Le souci c'est qu'à part la patience, parce que je sais que ça ne va pas durer 5 ans, je n'ai pas d'autres solutions que continuer la bienveillance avec fermeté: le coin, les explications, la discussion...c'est lui qui doit réussir à se gérer, je ne peux que l'encadrer et l'accompagner.
Et mon niveau de stress, de nervosité, de désespoir, augmente à l'intérieur, pour ne rien laisser paraitre à l'extérieur.
Je devrais être forte, prendre tout ça avec humour, légèreté. Au final ce n'est pas si grave: personne n'est malade, tout le monde va bien, et dans quelques jours/heures il ira mieux.
Oui, parce que ses périodes très difficiles ne durent pas plus de quelques jours.
Mais je n'y arrive pas, je prends sur moi, et c'est ma santé qui réagit.
Première manifestation: les maux d'estomac. A force de manger dans les cris, en mettant Cromignon au coin 5 fois en 20 minutes, je ne digère plus rien. J'ai des brûlures, des aigreurs, ça m'empêche de me nourrir, ça me réveille la nuit. Je marche au mopral et au gaviscon tous les jours.
Je vais aller consulter rapidement pour éviter que ça ne dégénère...
Du coup je dépéris. Je n'arrive pas à manger, j'ai une boule permanente à l'estomac, je suis faible, je n'ai pas de forces. Je chope tout et n'importe quoi: mal à la gorge, toux, rhume...etc...
Ma peau réagit aussi: boutons, crise d'acné, eczéma. J'ai un teint horrible, j'ai l'air épuisée et je prends 10 ans à chaque fois que je dois maintenir Cromignon au coin (il n'y reste pas...).
Mes intestins aussi sont réactifs: mauvaise digestion, ballonnements, et je te passe les détails plus ou moins glam'.
La faiblesse de mon système immunitaire entraîne une mauvaise résistance aux infections et mycoses plus sympa et mal placées les unes que les autres. Je te laisse deviner. Mais ça enchaîne et c'est très fatiguant. J'ai même eu un nouveau machin inconnu: une pèrlèche. C'est une mycose qui se place gentiment sur le coin des lèvres, et fait mal dès que tu ouvres la bouche. Charmant, et mine de rien, déprimant. Surtout que ça a mis un mois à partir, à grand coup d'antibios.
La grande fatigue qui s'ensuit est surtout morale, c'est la pire. Je n'ai qu'une envie: me blottir en position foetale dans mon lit bien chaud et n'en sortir que pour souffler les 18 bougies de Cromignon.
Toute la journée je ne pense qu'à mon échapatoire: mon lit, ce soir. C'est la seule idée qui me mette en joie.
Mais pourquoi est-ce que c'est bad, me diras-tu! Ce n'est pas de ma faute finalement.
Je trouve ça bad parce que je devrais être plus forte pour mes diablotins. Parce que je ramène au final tout à moi alors que c'est Cromignon qui souffre. Parce que je devrais affronter ces mauvaises périodes en n'oubliant pas la chance que j'ai. Je suis vernie. Ces petits soucis éducatifs sont temporaires.
Mais je suis bad, et ça me mine.
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