Ah mon miroir, quelle histoire!
Quand j'étais ado, je te détestait. L'image que tu me renvoyais n'était pas celle que j'aurais voulu voir. En toi, il y avait une rouquine à la peau crayeuse et au visage lunaire, beurk! Avec des seins en poire et un bidon pas aussi plat que les créatures des clips...
J'ai ensuite commençé à apprivoiser cette image, et à vivre avec. J'ai mis des tonnes de maquillage, de bijoux, je me suis habillée bien sexy, et l'ensemble passait bien, surtout dans les yeux des autres. Moi je m'arrangeait pour ne jamais regarder l'ensemble, juste des petits bouts: l'oeil que je maquillais, la bouche...mais pas le visage ou le corps en entier. Ainsi, miroir, je t'ai supporté.
Ensuite j'ai commencé le sport. Un peu, beaucoup, passionnément. Tous les jours: une heure de natation, de sport en salle ou de course à pieds. Et j'ai aimé ce que ça a donné. Très (trop?) amincie et musclée, mon visage affiné, le reflet que tu me renvoyais correspondait enfin à peu près à mes critères de beauté.
J'ai racheté des miroirs en pied, j'ai accepté de me regarder en entier. Et ça me plaisait assez.
Et puis la Pouillette est arrivée. Mon corps s'est déformé, mon visage aussi, j'ai eu du mal à nouveau avec ce que tu me renvoyais, joli miroir.
Et quand elle est née, cette Pouillette...j'ai ressenti une énorme bouffée d'amour pour mon corps, mon vilain corps tout laid et tout mou, tout meurtri, mais qui avait réussi à faire une Pouillette aussi parfaite.
J'ai réalisé que je lui en avait trop demandé. J'ai commencé à aimer ce que tu me disais que j'étais, mon miroir, quelque soit l'image que tu me renvoyais, parce que finalement peu importe, vilain miroir trompeur.
L'essentiel est à l'intérieur!
Pour le défi du jeudi chez MaCyMa et Sysyinthecity!