Je suis une frileuse. J'ai vécu quasiment 35 ans en banlieue parisienne, et laisse-moi te dire que, pour une frileuse, c'est l'enfer. 8 mois de sale temps, 7 mois de froid humide. Au boulot, on avait toujours une ou deux semaines de décalage pour mettre le chauffage à l'arrivée, et au départ, du froid. Quelques semaines d'enfer pour moi, je venais bosser en doudoune, me bourrais de thé brûlant toute la journée, mettais mes chaussettes de ski...Je passais des mois frigorifiée. C'est une vraie souffrance, crois-moi.
Le soleil, je ne le voyais pas souvent, mais quand je le voyais, je savais que c'était mon copain. Ses rayons sur ma peau, c'est comme du bon miel sur une tartine, ça réchauffe de l'intérieur, ça fait taire les douleurs du corps. Et celles de l'âme, un peu, aussi. Je me disais qu'il y avait dû y avoir maldonne dans ma naissance, je n'étais pas du tout programmée pour vivre là. Comme dit Voulzy, je devais être née dans le gris par accident.
Malgré ma peau très claire, il m'a toujours relativement épargné ses brûlures. Je ne bronze pas trop non plus, je reste avec ma peau laiteuse sous le cagnard. Même en Italie. Même à Marrakech! J'ai peut-être signé un pacte avec ses rayons?
Comme ça n'était plus possible, de ne le voir que quelques semaines dans l'année, un jour, j'ai tout plaqué pour lui! Je l'ai suivi, je l'ai cherché, comme un amoureux. Je voulais vivre avec lui!
Mais quitter la France, ça n'est pas possible, enfin si je reste raisonnable. Je suis donc partie dans le coin où il est le plus présent sous nos latitudes. Et en ce moment, il ne me déçois pas, il est bien là!
Pour le soleil, j'ai tout quitté, mon chez-moi,, mes repères, mes amis, mon travail depuis 11 ans, ma famille...parfois la grisaille me manque, et j'espère avoir fait le bon choix.
C'est mon soleil, pour Sysyinthecity et MaCyMa!