En général, les statuts facebook du type "décidément les hypocrites, les faux-culs sont partout, j'en ai assez d'être déçue...blablabla" me semblent bien naïfs...
D'une part je crois assez peu à l'"hypocrisie", d'autre part je pense que nous sommes tous pareils, plus ou moins.
Selon les jours, selon à qui on a affaire, plus ou moins fiables, plus ou moins médisants, plus ou moins aimables...on a tous été déçus, et on a tous déçu.
Je n'ai pas la prétention d'être meilleure.
J'ai subi quleques trahisons, des bien grosses qui te font douter du genre humain dans son intégralité et qui te donnent envie de te reclure en ermite dans une grotte.
D'autre plus communes, plus bénignes.
Des pardonnables, des impardonnables.
J'en arrive aujourd'hui à me dire que mieux vaut profiter de ses proches sans savoir forcément ce qu'ils pensent vraiment, ce qu'ils nous reprochent. Penser 100% de bien de quelqu'un, finalement, c'est pas tous les jours que ça arrive.
Pour moi, quand j'aime bien une personne, j'occulte les aspects de sa vie ou de son caractère qui ne me conviennent pas. Ca m'évite de me prendre la tête dessus.
Je prends les gens comme il sont, ou je ne les prends pas du tout: car je ne les changerais pas.
Ca ne m'empêche pas de pouvoir dire d'une copine que tel ou tel aspect de sa vie est agaçant, ou incompréhensible pour moi.
C'est là que je limite en général ma verve.
Dernièrement j'ai découvert qu'une nana de mon entourage que je considérais comme une bonne copine avait employé à mon égard des mots très durs, insultants et de plus, mensongers. Une nana qui, sans être une amie proche, était quelqu'un que j'aimais bien. Etonnement, cette mauvaise opinion qu'elle a de moi ne l'empêchais pas parfois de faire appel à moi quand elle avait besoin d'aide, d'accepter mes cadeaux, mes invitations, ma présence chez elle. Tiens d'ailleurs, si j'y pense, je n'arrive pas à me souvenir d'une seule fois où elle a répondu présente pour moi, pour m'écouter, me filer un coup de main, mais passons.
Je suis loin d'être parfaite, je peux aussi critiquer les gens, leurs choix, leur vie. Quand ce sont des gens que j'aime, je ne suis pas insultante, mauvaise, méprisante, je n'emploie pas ce genre de mots.
Je ne suis pas toujours entière: je tolère dans mon entourage des gens que je n'apprécie pas forcément, par obligation, pour le travail, parce que je ne veux pas me confronter (ma fameuse phobie du conflit...), parce que ce sont des gens que je suis amenée à rencontrer et que je ne veux pas d'embrouilles. Mais jamais je n'irais les fréquenter plus que le strict nécéssaire, je ne leur demanderais pas de conseils, je ne leur en donnerais pas, je ne leur demanderai pas de services, je n'en n'accepterai pas de leur part.
Quand je me rend compte qu'on pense tant de mal de moi mais qu'on est si faux que ça ne se voit pas du tout, qu'on me traite comme une chic fille, je me sens...le dindon de la farce.
Je comprends mieux ceux qui me disent qu'avec le temps on fait du tri, on devient plus méfiant, plus renfermé, on donne moins, en temps, en énergie, en argent...je n'ai pas envie de devenir ainsi mais ça semble inéluctable pour ne pas revivre cette situation.
Être utilisée, comme faire-valoir par la star de la fac. Comme tremplin pour approcher un mec. Parce que j'avais une voiture pour sortir, aller à la mer, en weekend. Pour squatter mon appart, le soir avec des potes, pour les vacances quand je partais. Pour avoir quelqu'un de disponible et relativement serviable sous le coude, en cas de besoin. Parce que j'aime me creuser la tête pour faire de beaux cadeaux à ceux que j'aime, aussi. Je me souviens de la fois où j'avais dépensé tout mon argent du mois pour offrir une belle chaîne Hi-Fi à ma sois-disant BFF. Il ne me restait plus de quoi manger, ni acheter ma carte orange, ni rien du tout, pour un mois. Mais en fait, elle m'utilisait...pour ce côté de mon caractère, parce que j'avais le permis et pouvait emprunter la voiture de mes parents, parce que j'étais son faire-valoir, parce que j'étais disponible et à sa botte: toujours là!
La seule fois en 3 ou 4 ans d'"amitié" où j'ai eu besoin d'elle...tu devines ce qu'il s'est passé?
Je t'avoue que j'y pense beaucoup, j'ai l'impression que ce genre de truc m'est arrivé plus souvent qu'à mon tour. C'est juste une impression? C'est pareil pour tout le monde? Ou est ce que quelque chose chez moi me rend une proie facile? Ou encore, est-ce qu'ils ont raison? Peut être que c'est ma faute? C'est moi qui dois revoir ma copie, mes rapports avec les autres? Y aurait-il des truc malsains chez moi, plus de mauvais que je ne le pense?
Maintenant je pense essayer de redéfinir ceux et celles pour qui je donnerais de moi. Les belles personnes, les bons amis, les bons copains.
Pêle mêle, sans exhaustivité, ceux qui sont là pourmoi dans les joies et les peines. Ceux qui me tiennent un peu au courant de leur vie, ceux que je tiens un peu au courant de la mienne, parce qu'on s'intéresse les uns aux autres. Ceux qui sont reconnaissants quand on les aide et qui ne croient pas que je leur suis acquise. Ceux qui font des trucs sympa pour me faire plaisir. Qui prennent plaisir à ma compagnie, si imparfaite. Qui savent écouter, que j'aime écouter. Qui me demandent mon avis, qui me donnent de "vrais" conseils. Qui font un petit effort et pensent à moi régulièrement. Qui ont un peu de tact, un minimum de savoir-vivre et de politesse. Qui témoignent de l'empathie. Qui sont plus prompts à comprendre qu'à émettre des jugements hâtifs. Qui sont là pour rigoler, comme pour préter leur épaule, compatir aux petits et aux grands maux. Qui répondent parfois, ou souvent, quand la vie leur en laisse la possibilité, présent pour se parler, ou se voir. Qui proposent leur aide quand ça ne va pas, sans attendre que je la leur demande.
Avec ceux là je serais la même.
Et toi, tu as souvent été déçu?