Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.
Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 1, 2, 3, 4, 5, 6.
Après ces mois d'attente, ces deux fausses couches, je me sentais vide. Je n'avais plus aucun espoir d'être à nouveau maman. Je ne sentirais plus de petit bébé bouger dans mon ventre. Je n'en n'aurais plus accroché à mon sein, tétant de toutes ses forces avant de s'endormir blotti contre moi. L'homme n'aurait pas d'enfant, enfin pas avec moi. Ma Pouillette resterait fille unique.
Je n'arrivais pas à faire ce deuil impossible.
J'ai repris le travail, je suis partie en vacances. Mais plus rien n'avait de saveur, rien ne m'amusait, rien ne me distrayait de cette peine. J'ai visité Stockholm sans la voir. Je suis partie randonner en montagne, espérant que cette autre passion aurait le même effet salvateur que le ski, mais le troisième jour je me suis foulée la cheville, et on est rentrés. Je suis allée au cinéma, au restaurant. Les plats n'avaient aucun goût. Les films ne m'intéressaient pas.
Évidemment, je voyais des ventres ronds et des bébés partout. Autour de moi, à la télé, dans les films, dans les pub...dans ma tête.
Je pleurais pendant des heures. Un psy m'a dit de pleurer, pleurer, le plus possible, de laisser cette tristesse s'évacuer, et que j'en trouverais le fond. Mais j'avais beau pleurer, la peine restait, elle n'avait pas de fond.
Je me demandais comment je pourrais vivre avec cette idée, ne plus avoir d'enfant.
Parallèlement je ne pouvais pas arrêter d'essayer, c'était ma bouée de sauvetage. Tout arrêter aurait mis un point final à cette histoire, je ne m'en sentais pas la force.
J'ai donc continué, l'acupuncture, le régime, les vitamines, etc...sans y croire le moins du monde.
J'étais désormais persuadée que je ne serais plus enceinte, ou alors que je ne ferais plus que des fausses couches.
J'ai même arrêté de me documenter, pour trouver de nouvelles idées pouvant booster la fertilité.
Un jour, une amie m'a appelée. On a parlé de tout ça. Elle m'a raconté le cas d'une de ses connaissance qui avait vécu une situation similaire. Un premier enfant, puis pas moyen d'avoir le deuxième, et plusieurs fausses-couches. Cette nana a vu un ostéopathe viscéral, qui lui a dit que suite à sa césarienne, son utérus s'était mal repositionné, et que donc elle ne pouvait que enchaîner les fausses couches. Que ça n'était pas visible aux examens médicaux classiques, et que seul des manipulations ostéopathiques pouvaient remettre tout ça en place. Elle a fait son suivi, et 3 mois après elle était enceinte, pour de bon cette fois.
Une lueur d'espoir a rejailli en moi, même si je refusais de recommencer à espérer. Je ne savais pas ce qu'est un ostéopathe viscéral, je me suis renseignée. J'en ai trouvé un, spécialisé dans les problèmes de fertilité et les femmes enceintes, à Paris. Je te file ses coordonnées si tu veux. Ce mec est un génie.
Ce qui a été extraordinaire, c'est qu'avec un mec pareil, en plein Paris, j'ai pu avoir un rendez vous en mois de 15 jours. Phénoménal!
Je lui ai expliqué mon problème. Il m'a dit qu'il ne pouvait rien faire pour l'homme, mais qu'il me demandait 3 mois de consultations régulières pour moi.
Un truc en plus, pourquoi pas...
Lors des consultations chez l'osthéo, rien d'extraordinaire, pas de manipulations à grands fracas de craquement, juste sa main posée sur mon ventre, et une vraie sensation de détente ensuite. Je suis très sujette aux ballonnements, et souvent, vu que j'arrivais chez lui vers 19h, c'était l'heure à laquelle mon ventre était bien gonflé et douloureux (si tu es sujette à ça tu sais de quoi je parle...). J'en repartais une heure après sans plus aucune douleur, incroyable! Rien que pour ça je ne regrettais pas le déplacement.
Les 3 mois sont passés, sans que j'y prenne garde. Il m'a dit que pour lui tout était ok, que mon utérus n'était plus comprimé, que maintenant c'était à moi de jouer. Mouais.
Et puis j'ai continuer ma petite vie à trois, avec cette douleur en moi qui me faisait perdre le goût de tout. Je me souviens qu'un jour j'ai emmené la Pouillette à la piscine, et j'ai cru avoir attrapé une gastro tant je me sentais nauséeuse. Puis au bout de quelques longueur, c'est passé. Mais chaque jour j'avais une petite heure de nausées bizarres, à n'importe quelle heure. Je n'y croyais tellement plus que je n'ai même pas pensé tout de suite à une nouvelle grossesse.
Pourtant...un jour, me rendant compte que je ne savais plus du tout quand j'avais eu mes dernières règles, j'ai fait un test, tout de même. Il était positif, pour la 3ème fois en un an. Je n'ai même pas sauté de joie. J'ai pensé que ça serait encore loupé. J'ai décidé d'attendre le résultat de la prise de sang et le rendez vous chez le gygy pour savoir ce que ça voulait dire.
La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!